Ce projet plus ambitieux que
la plupart des autres devrait être réalisé par un groupe de 3 étudiants
disposant de 1 mois de travail. Naturellement, il peut être mené à terme par un
étudiant isolé, mais sur une durée plus grande.
Il consiste à simuler le
vol du lanceur Ariane 5G ( voir le MUA = Manuel Utilisateur d'Ariane ), pour un
vol en mission héliosynchrone, destinée à la mise en ORBITE CIRCULAIRE
typiquement à 822 km du sol ( famille SPOT ), d'un satellite d'imagerie
spatiale à usage civil ou militaire.
Cette orbite doit être héliosynchrone
et phasée. Une conséquence est une relation a = f(i) entre le
demi-grand axe a et l'inclinaison orbitale i. Voir cours.
TRAVAIL A REALISER |
RUBRIQUE DEDIEE |
Les particularités de ce projet sont : |
|
Calculer les conditions de tir, absolues puis relatives. |
|
D'utiliser les équations exactes du vol, comportant l'évolution notamment de l'azimut, et des coordonnées géographiques L longitude et l la latitude. |
|
De mettre en place, pour une incidence donnée, un contrôle éventuel de l'azimut par rotation du lanceur autour de la vitesse relative VR, afin de créer une force sensiblement Est-Ouest. |
( facultatif ) |
De définir avec grande précision, l'heure de décollage, pour obtenir une heure locale de survol de l'équateur de 10 h 30 mn au nœud descendant, afin de se donner les conditions optimales pour la prises de vues. |
|
D'utiliser les données
sur le lanceur Et la loi d'assiette q(t) |
Le tir débute à KOUROU:
latitude 5° 14' et longitude - 52° 46'.5 Est.
L'orbite visée est
héliosynchrone circulaire à 822 km du sol, ce qui donne a=7200 km. En
consultant le MUA ARIANE 5 pour les orbites SSO ( Sun Synchronous Orbit ), on
trouve sur le schéma au dessus, une injection vers lo = 72° et une longitude vers Lo = - 80°.
1°) Avec
l'héliosynchronisme, vous calculez l'inclinaison orbitale et vous trouvez i =
98°.7 et trouvez donc l'azimut absolu b =
-29°.31
2°) Vous calculez Va en
absolu pour trouver Va = 7440 m/s.
3°) Avec la composition des
vitesses, vous calculez les conditions relatives VR, bR.
Confirmez-vous VR=7521 m/s
et bR = -30°.39 ?
CONDITIONS INITIALES
DU TIR :
VR = 0.1 m/s |
Ceci pour éviter une division par 0, au départ. Ou alors vous programmez 2 phases, la verticale jusqu'à 20 s et le vol normal après. Vous pouvez alors démarrer à 0. |
go = p/2 - 0.01 rd go = p/2 rd |
Pente relative quasi nulle, pour éviter
une division par 0, si vous utilisez les équations du contrôle en azimut; Pour un tir sans contrôle en azimut. |
bo = - 0.05 rd |
Azimut relatif de 2°.865, tir légèrement vers l'Ouest, c'est ensuite la rotation terrestre qui réalisera l'azimut cherché. |
Zo = 0 ou ro = 0 |
Altitude de départ ou rayon vecteur |
Lo = - 52° 46'.5 |
Longitude Ouest du pas de tir de KOUROU |
lo = 5°.14' |
Latitude du pas de tir de KOUROU |
PRELIMINAIRE II : COMPTE RENDU DE TIRS
A) Ariane 5 place le satellite Hélios
2A sur orbite
KOUROU, Guyane française - Ariane 5 a placé sur
orbite samedi le satellite militaire Hélios 2A, qui permettra de fournir en un
jour des images très haute définition de n'importe quel point du globe.
Le lanceur européen a largué Hélios 2A une
heure après avoir décollé à 17h26 (heure de Paris) du Centre spatial guyanais,
à Kourou, laissant un panache blanc dans le ciel, avant de disparaître dans une
épaisse couche nuageuse.
Hélios 2A a été placé sur orbite
héliosynchrone polaire, à 670 km d'altitude.
Au total, Hélios 2A pourra fournir près de
cent images par jour, d'une précision de quelques dizaines de centimètres,
prises de jour comme de nuit, grâce à un système infrarouge.
Ariane 5 devait ensuite larguer le
microsatellite espagnol Nanosat, puis quatre microsatellites du projet Essaim
et le microsatellite français Parasol.
D'un poids au décollage de 4,2 tonnes,
fabriqué par l'industriel européen EADS-Astrium, sous maîtrise d'ouvrage
déléguée du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES), le satellite Hélios 2A
est le premier d'une nouvelle génération de satellites espion français.
La première génération de satellites Hélios
- 1A et 1B - a été lancée par Ariane en 1995 et 1999. Le 21 octobre 2004,
Hélios 1B a été retiré de son orbite suite à une panne de son système
d'alimentation.
"Ce satellite Hélios 2A est plus
précis, avec une résolution de quelques dizaines de centimètres", a
expliqué à Reuters, à Kourou, le lieutenant-colonel Inaky Garcia-Broton, chef
de projet utilisateur du programme Hélios 2.
_______________________________
B) 28/2/02 : Arianespace Vol 145 :
Coup double pour l'Europe
Dans la nuit du 28 février au 1er mars,
Arianespace a mis sur une orbite héliosynchrone le plus gros satellite
jamais construit en Europe : Envisat, le satellite d'observation de la Terre de
l'Agence Spatiale Européenne (ESA).
Le lanceur Ariane 511 était équipé d'une
coiffe longue (17m) et cette mission a battu tous les records de masse (8 200
kg) et de hauteur (10m) d'un passager installé sous coiffe à Kourou.
Le satellite ENVISAT est le 24ème satellite
confié par l'Agence Spatiale Européenne au lanceur Ariane. Par ailleurs, le
carnet de commandes d'Arianespace compte pour l'ESA 9 missions ATV pour la
desserte de la Station Spatiale Internationale et une nouvelle mission
scientifique majeure : Rosetta, satellite d'exploration du système solaire.
Fiche technique du Vol 145
Le lancement a été effectué par une ARIANE 5
depuis le Port Spatial de l'Europe à Kourou en Guyane française :
à 22h.07mn 59sec, le 28 février, heure de
Kourou , soit : 01h.07mn.59sec, en temps universel le 1er mars 02h.
07mn.59sec., heure de Paris, le 1er mars. 20h. 07mn.59sec., heure de
Washington, DC, le 28 février.
Premier lancement Ariane 5 héliosynchrone
déjà réalisé :
Les paramètres calculés à l'injection de
l'étage à propergols stockables (EPS) sont :
Altitude : 7 152.4 km pour 7 152,4 (±7,5) km
visés (demi-grand axe)
Position orbitale : 69,8° pour 70,3° (±
1,9)° visés
Inclinaison : 98,5° pour 98,5° (± 1,1)°
visés.
I RAPPELS THEORIQUES :
Le calcul de la trajectoire
de vol du lanceur repose sur la donnée de l'attitude du lanceur au cours du
temps, attitude programmée que le lanceur respecte, en utilisant éventuellement
les forces aérodynamiques ou et surtout en orientant ses tuyères sur commande
de la centrale inertielle.
On appelle l'angle q(t) l'assiette "locale" , c'est à dire
l'angle de l'axe lanceur et d'un plan horizontal de référence:
Le tir que vous étudierez
se déroule, à incidence faible du moins dans la phase atmosphérique, car le
lanceur est fragile en flexion, le braquage des tuyères restant lui aussi
faible lors des commandes.
Vous modéliserez l'évolution
de la masse, de la poussée, et enfin de la traînée, par l'intermédiaire du
coefficient de traînée CX et du modèle de densité atmosphèrique
fourni ( bien sûr vous pouvez en utiliser un autre )
De même vous étudierez avec
précision la motorisation, notamment des EAP, les montées en poussée et les
queues de poussée seront modélisées. En début de poussée pour l'étage EPC et en
fin de poussée (queue de poussée) pour les EAP, on supposera une évolution
linéaire de la poussée.
Ci-dessous un éclaté du lanceur,
pris dans le MUA ( Manuel Utilisateur d'Ariane)
1°)
SYSTEME DIFFERENTIEL DU MOUVEMENT :
A ) Vous vous inspirez des équations établies dans le cours sur la rentrée atmosphérique, concernant l'arc atmosphérique. Voir cours
Vous adopterez
impérativement les notations suivantes :
VR : vitesse
relative, g la pente relative, b l'azimut relatif, Z
l'altitude ou r le rayon vecteur, L la longitude et l la latitude
B ) Vous introduisez dans
les équations, en plus la force de poussée F, qui n'est pas portée en général
par la vitesse relative, sauf en phase atmosphérique où l'incidence est quasi
nulle.
L'axe lanceur est incliné
sur l'horizontale locale d'un angle appelée assiette locale, notée q(t), donnée optimisée que vous
trouverez plus loin.
Vous obtenez ainsi les
équations du vol du lanceur, sans pilotage en azimut.
NB : Ces équations sont donc applicables à
un tir ARIANE 5 équatorial pour une mission GTO, avec une excellente
approximation si on suppose Kourou sur l'équateur.
Le nombre minimum d'inconnues peut se
ramener à 4 et vous retrouver les équations données dans le cours lanceur:
Notant Y, le vecteur de R4 de
composantes VR, b, Z, X, il vient le système différentiel suivant,
du premier ordre, de forme générale:
Ce sera une vérification. Ces équations
s'appliquent à un vol équatorial GTO par exemple.
C
) MISE EN PLACE EVENTUELLE D'UN CONTROLE EN AZIMUT ( Pour info ):
a) EQUATIONS :
I = q - g désigne l'incidence de vol.
Conservant les mêmes notations que pour la rentrée, on a les figures suivantes:
avec
La poussée possède une
composante Fcosi sur l'axe X, comme l'opposé de Rx et une composante transverse
Fsini exactement comme Rz . Donc si on fait tourner le lanceur d'un angle commandé
m autour de X, on obtient avec la
composante transversale de la poussée une commande du même type que celle de Rz
sur les 2 axes Y et W. On agit ainsi sur l'azimut b, avec également un effet parasite sur la latitude l .
Vous justifierez qu'on obtient
bien les équations :
b) EQUATIONS A
UTILISER :
Pour le cas sans
contrôle en azimut, vous adoptez les équations ci-dessus dans lesquelles vous
faites m=0.
2°) CHRONOLOGIE DU
TIR :
Temps en secondes |
Evénements |
0 |
Allumage
du moteur central (EPC |
7 |
Allumage
des 2 boosters à poudre ( E.A.P ), suppose instantané et décollage du
lanceur |
20 |
Basculement
de l'axe lanceur supposé instantané |
69 |
Pression
dynamique maximum |
122 |
Fin
de pleine poussée des EAP |
132 -137 |
Fin
de poussée et queue de poussée des EAP |
139 |
Séparation
des EAP |
192 |
Largage
de la coiffe |
511 |
Acquisition
NATAL |
589 |
Fin
de combustion de l'EPC |
592 |
Séparation
de l'étage EPC |
599 |
Allumage
du moteur EPS |
755 |
Acquisition
ASCENSION |
? |
Injection
en GTO ou en héliosynchrone NB3: On arrêtera
la poussée à l'instant convenable, lors de la combustion de l'EPS, afin
d'obtenir, l'orbite nominale. |
1699 |
Limite
de fin de combustion de EPS |
NB1: Si l'orbite visée est
un transfert de type GTO, qui doit amener la charge utile à 42164 km du centre
de la Terre, l'apogée doit donc être à cette altitude.
NB2: Pour le tir
héliosynchrone, on donnera plus loin la condition d'arrêt programmé des
moteurs.
3°) COEFFICIENT
AERODYNAMIQUE CX:
Obtenue par recoupements
d'informations, elle demande à être affinée.
Mach |
Cx |
0 < mach
<0.8 |
Constante= 1.5 |
0.8 < mach < 0.9 |
Linéaire de 1.5 à 3.24 |
0.9 < mach < 1.1 |
Constante = 3.24 |
1.1 < mach < 1.4 |
Linéaire de 3.24 à 0.6 |
1.4 < mach < ..... |
Constante = 0.6 |
LES SURFACES DE
REFERENCE :
POUR LE CORPS CENTRAL :
Diamètre = 5.46 m
POUR UN BOOSTER Diamètre =
3.15 m
4°) LOI D'ASSIETTE LOCALE :
Une étude d'optimisation
qui n'a pas sa place ici permet de déterminer une loi optimale de pilotage du
lanceur, notamment la loi d'assiette galiléenne q(t) .
Cette loi que vous pourriez
retrouver sur des graphiques ou de la documentation est modélisée par morceaux.
Voici un exemple de loi
d'assiette:
Temps |
Loi |
Valeur début plage |
Valeur fin plage |
0< t <20 |
constante |
90° |
90° |
20 < t<68 |
linéaire |
90° |
60° |
68 < t<120 |
Constante |
60° |
60° |
120< t< 200 |
Constante |
41° |
41° |
200< t< 500 |
Constante |
32° |
32° |
500< t <800 |
Constante |
27° |
27° |
800< t<1100 |
Constante |
25°.5 |
25°.5 |
1100< t <1400 |
Constante |
4°. |
4°. |
1400 < t |
Constante |
- 4° |
-4° |
5°) MODELISATION DE
L'ATMOSPHERE TERRESTRE :
1 - Notations:
Z : km, altitude ----- r(Z) : kg/m3, masse volumique de l'air ----- p(Z) : Pa
la pression, ------ C(Z) en m/s, vitesse du son.
2 - Atmosphère
standard: Rien
n'empêche d'utiliser une autre modélisation.
Masse volumique
Altitude |
Masse volumique |
0 < Z < 11 |
r = 1.225* exp( - 0.1064 * Z ) |
11 < Z <34 |
r = 2.2 * exp(-0.15983 * Z ) |
34 < Z < 50 |
r = 1.05 * exp( -0.13807 * Z ) |
Z > 50 |
r = 0 |
Pression:
Altitude |
Pression |
0 < Z < 6 |
p = 1.0134 105*
exp( - 0.12773 * Z ) |
6 < Z <25 |
p = 1.1772 105*
exp( - 0.1537 * Z ) |
25 < Z < 36 |
p = 1.0134 105*
exp( - 0.148 * Z ) |
36 < Z <50 |
p = 0.4905 105*
exp( - 0.12681 * Z ) |
50 < Z |
p = 0 |
Vitesse du son:
Altitude |
Vitesse du son |
0 < Z < 11 |
C(Z) = 340-4.091*Z |
11 < Z <31 |
C(Z) = 295 |
31 < Z < 50 |
C(Z) = 169.37 + 4.0526*Z |
NB : Au dessus de 50 km, il
n'y a plus de traînée significative par rapport à la poussée. On la tiendra
pour nulle.
a) MASSE
UTILE
La masse utile comprend :
La vraie masse utile du
satellite
Le système SPELTRA ou SYLDA
ou le (ou) les adaptateurs éventuels suivant le lancement simple ou multiple.
Pour un lancement simple un
adaptateur de 160 kg environ.
POUR UNE
MISSION GTO : 6640 kg environ
POUR UNE
MISSION HELIOSYNCHRONE CIRCULAIRE 822 km : 9800 kg
Ci-dessous un document du
Manuel Utilisateur d'Ariane 5 ( MUA)
Naturellement vous pourrez
faire varier très légèrement cette masse en fonction des résultats, étant
entendu que l'essentiel de la mission est soit une injection en GTO, soit une
injection héliosynchrone.
b) MASSE DE LA COIFFE :
On distingue deux tailles
de coiffe : la courte et la longue.
La courte mesure tout de
même 12,728 m de long pour 1.75 tonnes. La longue coiffe mesure 17 m de
long pour 2,9 tonnes.
La coiffe est enlevée à la
sortie de l'atmosphère, n'étant plus utile et pesant lourd. Elle reste 192
secondes sur le lanceur, et est larguée vers 105 km d'altitude environ.
c) CASE A EQUIPEMENTS : 1460 kg
d) BOOSTERS :
Objet (Par unité ) |
Valeur |
Unité |
Masse d'ergols |
237.7 |
tonne |
Masse totale |
268 |
tonne |
Temps de combustion |
130(115+15) |
seconde |
Poussée dans le vide |
5300 |
KN |
Diamètre externe: 3 m
NB : Les boosters sont largués après 139
secondes de vol.
MODELISATION DE LA POUSSEE
ET DU DEBIT:
Ci-dessous le graphe de la
poussée réelle dans le vide, des boosters en fonction du temps
A défaut d'en connaître
plus sur le débit en particulier, nous simplifions le problème en supposant la
poussée et le débit constants jusqu'à 122 secondes et décroissants ensuite
linéairement de 122 à 137 s.
Nous ne pouvons pas
modéliser les boosters comme un moteur fusée classique à liquides. On adopte
donc:
7 < t < 122 s poussée
constante de 5100 kN ( décollage et allumage des EAP à t = 7 s)
122 < t < 137 s
poussée linéaire de 5100 à 0 kN
NB1: Le largage intervient à t = 139 s
Vous êtes donc capable de
calculer la loi de débit.
NB2 : Si vous réussissez à
trouver des données techniques plus précise concernant le débit des EAP et la
loi de poussée, transmettez moi soigneusement ces résultats.
e ) ETAGE CENTRAL
CRYOGENIQUE (EPC) :
Générales |
|
Poussée totale dans le vide |
1 100 kN |
Poussée totale au sol |
840 kN |
Impulsion spécifique dans le vide |
414.25 s |
Temps de fonctionnement |
589 s |
Hauteur |
3 m |
Diamètre (sortie de tuyère) |
1,76 m |
Masse totale |
1 70 tonnes |
Débit d'ergols |
|
Total |
271 kg/s |
Chambre |
262,2 kg/s |
Générateur |
8,8 kg/s |
Rapport de mélange moteur |
5,3 |
Turbopompes |
|
|
Vitesse de rotation |
LOX : |
13 400 tr/min |
|
LH2 : |
33 200 tr/min |
Puissance des turbines |
LOX : |
3 700 kW |
|
LH2 : |
11 900 kW |
NB :Ce moteur est allumé 7 secondes
avant le décollage effectif. On considérera que le débit monte linéairement
jusqu'à sa valeur nominale en 7 secondes et reste ensuite constant.
Objet |
Valeur |
Unité |
Masse d'ergols |
158400 |
kg |
Masse totale |
171000 |
kg |
Impulsion spécifique (vide) |
414.25 |
seconde |
Impulsion spécifique (sol) |
321 |
seconde |
Diamètre sortie tuyère |
1.76 |
mètre |
Temps de combustion |
589 |
seconde |
Poussée dans le vide |
1100 |
kN |
f) EPS :
Objet |
Valeur |
Unité |
Masse d'ergols (MMH+N2O4) |
9.7 |
tonne |
Masse totale |
10.94 |
tonne |
Impulsion spécifique vide |
321 |
seconde |
Poussée dans le vide |
27.8 |
kN |
Temps de combustion |
1100 |
seconde |
II TRAVAIL A
EFFECTUER :
1°) PARTIE
INFORMATIQUE :
Par une méthode
d'intégration approchée de votre choix, vous intégrerez le système différentiel
durant la phase propulsée du lanceur Ariane 5G. Vous rechercherez
éventuellement la masse utile qui donnera un profil de vol identique à celui
qui est fourni dans les documents, avec tout de même une marge de sécurité au
moins de 20 secondes de fonctionnement sur l'EPS.
Vous ne serez pas étonnés
de trouver quelques petites divergences avec le tir réel dans la mesure où de
nombreux paramètres ne sont connus que par des courbes ou des modélisations
réalistes mais nécessairement moins fines que celles des concepteurs.
2°) COMPTE RENDU DES
RESULTATS :
Le rapport devra conduire à
la représentation graphique des paramètres de vol, soit en fonction du temps,
soit pour certains en fonction de l'altitude, vous êtes guidés par les
présentations du CNES.
a) PARAMETRES :
Vitesse relative VR, pente relative g,
altitude Z, coordonnées géographiques, azimuts de tir absolu et relatif, portée
horizontale X, accélération statique, poussée, masse, traînée, pression
dynamique, vitesse absolue au cours du temps, assiette q.
c) ARRET COMMANDE DE
l'EPS :
Vous mettrez bien en
évidence la nécessité d'un arrêt commandé du moteur de l'étage 3. Vous indiquerez
alors la réserve de carburant.
Dans un tir héliosynchrone,
il est capital d'obtenir l'inclinaison orbitale avec précision, or celle-ci est
liée à l'altitude. Donc un critère raisonnable pourrait être du type :
ARRET < ====> |
1- Le demi grand axe a
doit être de 7200 km à 50 km près au plus ( 7150<a<7250) 2- L'apogée Ra doit être
supérieur à 7200 km Ra>7200 3- L'inclinaison orbitale
i ne s'écarte pas de 98°.7 de plus de 0°.2 98°.5<i<98°.9 |
d) INJECTION
: Instant de l'injection, vitesse absolue d'injection, pente absolue
d'injection, altitude d'injection, périgée final et apogée final.
Vous pourriez également
mettre en évidence :
e)
CAPITAL ET ESSENTIEL POUR UN SATELLITE D'IMAGERIE :
Une
fois la trajectoire parfaitement déterminée, vous calculerez , connaissant Ho HEURE
TU de décollage, l'HEURE LOCALE H1 de premier survol du
nœud descendant de la première orbite.
Donner
avec précision l'heure Ho TU pour que H1 = 10 h 30 mn.
NB
: vous aurez bien vu la différence entre les heures TU et locale.
f) INFORMATIONS SUR
LES PERTES DE VITESSE :
Vous calculerez les
performances propulsives DVprop
Vous mettrez en évidence
les pertes de vitesse :
Par
pesanteur
Par
pilotage
Par
la traînée
g) INFORMATIONS SUR
LES PERFORMANCES DES MOTEURS :
Vous indiquerez les
incréments de vitesse depuis le décollage jusqu'à l'injection, entre les
instants importants du vol( arrêts des moteurs...)
h) En cas de perdition ???? allez vous ressourcer en consultant une galerie de résultats sous forme de dessins *.gif. Voir résultats indicatifs
3°) REDACTION :
Vous éviterez les listings
de résultats, resterez concis et penserez que votre rapport doit être compris
par un scientifique non spécialiste. Un court exposé sur la famille Ariane 5
depuis ses débuts serait le bienvenu.
Vraisemblablement un rappel
sur l'orbite géostationnaire ou l'héliosynchronisme et ses applications
pourrait intéresser l'auditoire, lors de la soutenance.
NOTE PARTICULIERE AUX UTILISATEURS DU LOGICIEL MATLAB :
En GTO ou en
HELIOSYNCHRONE --> Allez lire le fichier texte MATLAB.HTM pour apprendre
à activer la simulation de vol du lanceur ARIANE5G
VI RENSEIGNEMENTS
TECHNIQUES :
Une adresse bibliographique du Net, pour vos recherches: http://vulcain5.multimania.com/biblio.htm
D'autres adresses
http://aeroshow2.free.fr/Lanceurs/ARIANE5/dossier2.htm
http://www.toutelaerospatiale.com/a5coiffe.htm
http://perso.wanadoo.fr/merlay/fusees/ariane5/index2.html
EAP:
Les Étages d'Accélération à Poudre - EAP -
d'Ariane 5 sont ses boosters ou ses fusées d'appoint. On peut les comparer à un
énorme pétard qui contient 237,7 tonnes de poudre. En fait, on canalise sa
combustion pour propulser Ariane 5 et lui permettre de s'arracher du sol. Les
EAP fournissent en effet la grande majorité de la poussée au décollage, pas
loin de 90 % de la poussée totale lors du décollage.
Comparé au moteur Vulcain de l'EPC, les deux
EAP ne peuvent être éteints une fois allumés, d'où leur danger en cas de
défaillance. Leur allumage est irréversible. C'est d'ailleurs ce qui a coûté la
vie aux 7 astronautes de la navette spatiale américaine Challenger en 1986. En
effet, les joints ont fuit dès l'allumage des boosters et finalement, les
flammes ont attaqué le réservoir de la navette qui a donc explosé. Il était
impossible de stopper le vol une fois les boosters allumés. C'est pareil pour
Ariane. Il faut donc faire très attention.
Segments des EAP contenant de la poudre
L'EAP est constitué de trois segments sur
lesquels sont fixés la poudre. Ces segments et la tuyère d'éjection des gaz en
bas mesure au total 27,343 m pour 3,05 m de diamètre. Chaque segment est en
acier (8 mm d'épaisseur) et contient une protection thermique à base de
caoutchouc. Ils sont séparés par des lignes intersegments d'isolation. Ces
joints sont placés entre les segments. A titre d'information, un tel joint
avait fuit dû au froid lors du vol de Challenger en 1986. Une flamme finit par
y passer et alla lécher le réservoir de la navette, d'où son explosion après 79
secondes de vol.
Les segments sont chargés en poudre de
manière cylindrique. Vu de dessus, on verrait à l'extérieur la coque, puis à
l'intérieur, un long cylindre creux de poudre solide. Au milieu, c'est troué
pour faire sortir les gaz par le bas.
Au sommet de l'EAP, l'allumeur de l'EAP,
mesurant 1,25 m de long pour 47 cm de diamètre, d'une masse de 315 kg et 65 kg
de poudre. Il va permettre d'allumer l'EAP en amorçant la combustion de la
poudre qui va générer la combustion de toute la poudre progressivement.
Ensuite, vient le premier segment, S1, de
3,5 m de long pour 23,4 tonnes de poudre.
Après cela, vient le segment central, S2, de
10,17 m de long pour 107,4 tonnes de poudre.
Enfin, le segment arrière, S3, de 11,1 m de
long pour 106,7 tonnes de poudre.
A la base de l'EAP, une tuyère mobile
pouvant s'orienter à 6° (7,3° maxi) mesurant 3,78 m de long, 2,99 m de diamètre
pesant 6,4 tonnes. Elle est conçu dans un alliage métallique et composite (avec
de la silice) pour résister à la très haute température dégagée. La pression de
combustion dans l'EAP est de 61,34 bars.
Sans la poudre, ces segments ne pèsent que
31,2 tonnes pour 269 tonnes une fois chargés en poudre. La poussée maximale est
de 6709 kN (soit l'équivalent de 684 tonnes au sol), alors que la poussée
moyenne durant le vol est de 4984 kN (soit 508 tonnes de poussée). Il
fonctionnera 129 secondes mais sera en fait largué après 90 s de vol.
EPC :
Ariane 5 est composée de deux étages et
disposent de deux boosters (ou fusées d'appoint). On peut qualifier l'Étage
Principal Cryotechnique - EPC - d'être une énorme thermos de 30 m de haut
contenant 158 tonnes d'hydrogène et oxygène liquides refroidis.
Vous avez dit Thermos ?
On refroidit les deux éléments afin qu'ils
occupent moins de volume. En effet, le volume d'un élément liquide est moins
important qu'en étant à l'état de gaz. Les 132.370 kg d'oxygène sont maintenus
à -183°C et les 25.840 kg d'hydrogène sont maintenus à -253°C. A ces
températures, les deux éléments sont passés à l'état liquide pour être mis dans
les réservoirs.
Oxygène et Hydrogène ?
Un avion par exemple se propulse avec du
kérosène. Ce kérosène brûle avec l'oxygène de l'air. Certaines fusées
fonctionnent d'ailleurs au kérosène.
Mais, dans l'espace, il n'y a pas d'oxygène.
Il faut donc l'emporter à bord. Ceci est valable pour toutes les fusées qui
utilisent de l'hydrogène ou du kérosène.
Donc, Ariane 5 utilise l'hydrogène brûlant
dans l'oxygène. La Navette Américaine fonctionne de même. La réaction chimique
produite est la synthèse de l'eau. Il s'agit en fait de mettre un atome
d'oxygène avec deux atomes d'hydrogène et boum, cela se transforme en H2O,
c'est-à-dire de l'eau. Cette réaction est très explosive et peut donc propulser
une fusée.
La fiabilité de l'étage est de 99,26 %. Au total,
ce sont 270 kg/s d'ergols qui sont consommés. La propulsion cryogénique est
très performante mais demande un démarrage spécifique, des moteurs très évolués
et des pompes puissantes.
La structure de l'étage
Le premier étage d'Ariane 5, appelé EPC, est
une pièce maîtresse. A vide, cet étage pèse 12,3 tonnes. Il va recevoir dans
ses réservoirs, 132,5 tonnes d'oxygène et 25,8 tonnes d'hydrogène. Sur le pas
de tir, juste avant le décollage, l'étage pèsera alors près de 170 tonnes. Les
dimensions de l'étage sont les suivantes : 30,525 m de haut pour 5,458 m de
diamètre. Toutefois, si on compare à la navette, Ariane 5 emporte bien moins de
combustibles car sa masse est plus de trois fois moins importante.
Le moteur Vulcain
Cet imposant étage dispose d'un seul et
unique moteur, appelé Vulcain. Conçu par la Snecma, ce moteur a une poussée
moyenne de 1125 kN soit au niveau du sol, une poussée de 115 tonnes (il peut
soulever 115 tonnes). On voit donc en fait que ce moteur n'est pas le principal
lors du lancement, car Ariane 5 pèse pas loin de 790 tonnes au décollage.
Le moteur va donc fournir cette poussée en
éjectant 1250 kg/s de gaz chaud à 3300°C. Ces gaz chauds sont en fait de la
vapeur d'eau. La pression de combustion est de 110 bars, ce qui est assez élevé
comparé à d'autres moteurs de fusée. Il y a dans le moteur 516 injecteurs qui
injecte sous haute pression, l'hydrogène et l'oxygène. La chambre de combustion
est elle-même refroidie par de l'hydrogène liquide prélevé dans le circuit.
Le divergent ou tuyère du moteur permet
d'orienter les gaz qui sortent à quelques 4 km/s (14400 km/h). Il s'agit en
fait d'un enroulement en hélice de 456 tubes dans lequel circule de l'hydrogène
liquide. Cela permet de refroidir cette tuyère et éviter qu'elle fonde.
L'alimentation du moteur se fait grâce à
deux turbopompes (pompes à haute vitesse) :
- la pompe à hydrogène, qui tourne à 33000
tr/min. Elle développe une puissance de 15 MW soit 21000 chevaux. C'est
l'équivalent de la puissance de deux rames de TGV ! Cette turbopompe est le
fruit de longues études menées sur les roulements et les matériaux car la pompe
atteint, par paliers, des vitesses critiques où le rotor de la pompe (partie
mobile) doit être parfaitement équilibré.
- la pompe à oxygène tourne à 13000 tr/min.
Elle développe une puissance de 3,7 MW. Toutefois, elle n'atteint pas de
vitesse critique. Il s'agit surtout d'étudier des matériaux qui n'entrent pas
en combustion avec l'oxygène véhiculé.
Ces deux pompes sont alimentées par une
turbine dite générateur de gaz chauds. Cette turbine est comme une seconde
chambre de combustion qui prélève environ 3% du combustible. Cette pompe permet
de fournir l'énergie à la propulsion des deux pompes. Les gaz produits
entraînent les pompes et sont ensuite rejetés par deux petits tubes situés de
par et d'autre de la tuyère principale du moteur.
Le moteur est démarré au sol afin que l'on
puisse contrôlé son fonctionnement avant l'allumage irréversible des deux
boosters EAP. Le moteur est allumé par un démarreur à poudre qui lance les
turbopompes et de petits explosifs qui allument la combustion dans les chambres
de combustion.
Le moteur et sa tuyère mesure 3 m de haut et
1,76 m de diamètre pour 1685 kg. Il va fonctionner durant un vol normal, a peu
près 10 minutes. Le moteur est testé pendant environ 7 secondes. En cas
d'anomalie, on le coupe et le lancement est reporté. Mais, si tous les systèmes
répondent, on allume les EAP et Ariane 5 décolle instantanément.
Les réservoirs
L'oxygène et l'hydrogène liquides sont
maintenus à basse température pour les garder liquides. Il y a donc, un
réservoir inférieur de 391 m3, renfermant 26 tonnes d'hydrogène. Au dessus, on
trouve un deuxième réservoir à fond commun avec le premier de 123 m3,
renfermant 132,5 tonnes d'oxygène.
Il est normal de noter qu'on emporte une
masse plus importante d'oxygène dans un volume plus petit car l'oxygène liquide
est beaucoup plus lourd pour un même volume que l'hydrogène liquide.
L'épaisseur des réservoirs est de l'ordre de 4 mm sur les parois avec une protection
thermique en polyuréthane expansé de 2 cm d'épaisseur. Les deux réservoirs sont
pressurisés (mis sous pression) quelques 4 h 30 min avant le décollage avec de
l'hélium. Cet hélium provient d'une sphère situé à côté du moteur Vulcain.
Cette sphère est isolé thermiquement par une poche d'air. Ces 145 kg d'hélium
sont pressurisés à 19 bars au décollage puis 17 au cours du vol. Cet hélium va
pressuriser les réservoirs à 3,5 bars pour l'oxygène et 2,15 pour l'hydrogène.
Au cours du vol, l'oxygène sera pressurisé à
3,7 puis 3,45 bars toujours avec de l'hélium. Le débit moyen d'hélium dans le
réservoir est de l'ordre de 0,2 kg/s. L'hydrogène liquide sera maintenu sous
pression par de l'hydrogène gazeux. Cet hydrogène gazeux est prélevé en bas de
l'étage avant le moteur, puis réchauffé et transformé en gaz (à environ
-170°C), est réinjecté dans le réservoir d'hydrogène liquide. En moyenne, cela
représente un débit de 0,4 kg/s. Il y a donc tout un jeu de valves et de vannes
pour commander les différentes pressions.
Un système spécial prélève le combustible
dans le réservoirs. Il fournit au moteur, quelques 200 litres d'oxygène et 600
litres d'hydrogène par seconde.
Un autre système d'hélium permet de
pressuriser des canalisations servant à l'alimentation des pistons pneumatiques
pour contrôler l'inclinaison le moteur. Les deux réservoirs de 300 litres sont
mis sous la pression de 390 bars. Ils sont construits en un composite carboné
et en titane.
Guiziou Robert janvier 2005
Ci-dessous 2 graphiques en
provenance du MUA d'Ariane 5, relatifs à un tir GTO